Découvrez dans cette article la discussion entre Arnaud Lallemand, expert aménagement équestre HORSE STOP®, et Sabrina Peyrille, nutritionniste et comportementaliste équin sur le thème « Un hectare par cheval : Info ou intox« .
Retrouvez l’échange entre ces deux experts sur l’une des questions les plus récurrentes de nos clients, professionnels ou particuliers.
Combien de surface pour faire pâturer mes chevaux?
Arnaud Lallemand, expert aménagement équestre HORSE STOP® : Pouvez-vous vous présenter ?
Sabrina Peyrille : Je suis Sabrina Peyrille, je suis nutritionniste et comportementaliste équin. Je suis spécialisée en alimentation mais aussi en gestion du pâturage et c’est vraiment ce qui me motive au quotidien.
Jusqu'à 30 chevaux sur une parcelle de 16 hectares ?
Arnaud Lallemand : Chez HORSE STOP®, nous accompagnons beaucoup de projets de professionnels ou de particuliers cherchant du terrain pour s’installer. Ils sont souvent, dans leur recherche de foncier, dans la démarche « pour que j’ai suffisamment d’herbe, il me faut un hectare par cheval ». Alors, un hectare par cheval, info ou intox ?
Sabrina Peyrille : Alors c’est un mythe ! Cela dépend de la qualité du sol, de ce qu’on fait de l’herbe. On a une marge de manœuvre plus importante en gérant mieux son pâturage qu’en choisissant le bon sol. C’est-à-dire qu’on peut gagner plus d’herbe en simplement apprenant à gérer le pâturage. Par exemple, j’ai 5 chevaux sur 1 hectare, et je pâture 10 mois sur 12 sans foin et sans aliment. Ma voisine a 4 hectares et 2 chevaux, elle donne du foin toute l’année.
L’idée de 1 hectare par cheval, c’était de donner un repère, mais l’utilisation du sol est tellement importante ! En moyenne je base plutôt les projets en pâturage tournant sur 2 chevaux par hectare pour quelqu’un qui utilise bien son sol.
SI vous venez avec un projet sur 16 hectares, je vous fais vivre 30 chevaux dessus sans foin.
En recherche immobilière, certaines personnes auraient pu chercher un peu moins de surface mais en optimisant le pâturage on peut améliorer la gestion de l’herbe. En étant plus technique, on obtient plus de foncier. C’est comme si on rattrapait le foncier en moins, grâce à une meilleure production d’herbe.
- de rendement + de stockage nécessaire ?
Arnaud Lallemand : Le contexte du changement climatique doit impacter directement la production d’herbe. Comment on peut anticiper cet impact ?
Sabrina Peyrille : Alors ce qu’il va falloir se dire, c’est que sur plusieurs décennies on va avoir une augmentation générale des températures. Dans certaines zones, on va avoir plus d’herbe et dans d’autres un peu moins. Surtout, il va y avoir un décalage des périodes dans l’année où on va utiliser le foin. Par exemple, notre hiver d’aujourd’hui sera peut-être l’été de demain. On pourra faire pâturer l’hiver quand il fera plus doux. Et peut-être l’été, il fera trop sec et on devra nourrir au foin.
D’une manière ou d’une autre, il faudra réfléchir à l’utilisation des prairies permanentes. C’est très important car la meilleure prairie, c’est celle qui pousse chez vous, et peut être bien savoir utiliser ces parcelles. Certaines sur un même terrain vont être sèches et d’autres plus humides. Il ne faut donc pas forcément les utiliser de la même manière en respectant le rythme de chaque parcelle.
Chaque journée d’un cheval passée en prairie, c’est en moyenne (cela dépend des structures et des sols) entre 2 et 3€ d’économie en foin et granulé par cheval.
Multiplier sa production d'herbe par 5
Arnaud Lallemand : C’est vrai que sur un grand troupeau, cela peut être une sacrée économie, en plus du coût de manutention en moins. Et cette façon de gérer l’herbe, va peut-être être différente, mais comment s’y préparer ?
Sabrina Peyrille : Voici les conseils généraux que l’on peut donner pour se préparer au changement climatique :
- Plus vous avez de parcelles par lot d’animaux mieux c’est. Dans la pratique, c’est au moins 6 à 8 parcelles, l’optimum étant de 10 parcelles par lot.
- La moyenne pour éviter le gaspillage de l’herbe et préserver sa repousse, une semaine par parcelle de pâturage, ce qui laisse 9 semaines à l’herbe pour se reposer.
Arnaud Lallemand : Ha oui, donc en fait mes 4 pâturages pour mon pâturage tournant cela ne marche pas du tout.
Sabrina Peyrille : Alors pas du tout. Ce qui est terrible c’est que le petit brin d’herbe à besoin d’énormément de temps de repos, pour être au maximum de sa production. Il a surtout besoin que les chevaux restent le moins possible sur lui. On peut doubler sa production d’herbe en doublant son nombre de parcelle.
Cela s’apprend, mais déjà n’importe qui, qui met en place 10 parcelles en faisant 1 semaine par parcelle va fortement augmenter sa production d’herbe.
Recommandations pour la mise à l’herbe
Arnaud Lallemand : alors nous sommes fin mars au moment de cette interview. On me dit fin mars / début du printemps, j’envisage de mettre mes chevaux à l’herbe, comment faire ?
Sabrina Peyrille : Alors déjà c’est trop tard, il fallait le faire beaucoup plus tôt. La plupart des gens pensent qu’il faut que la parcelle soit remplie d’herbe pour mettre les chevaux à l’herbe, ce n’est pas l’objectif.
Vous avez tous remarqué que quand vous ne passez pas votre tondeuse, l’herbe pousse peu. Mais le jour où c’est votre premier coup, après il faut y aller toutes les semaines. C’est comme si vous aviez envoyé un sms à votre herbe en lui disant « tiens c’est le moment de pousser » !
Plus on fait une mise à l’herbe tôt, et plus on passe dans toutes les pâtures, et plus on va envoyer une information à l’herbe en lui disant que c’est le temps de démarrer. Donc mon herbe, au lieu de péniblement démarrer mi-mars, si elle a déjà un coup de starter en février (en tout cas quand c’est possible), plus la pousse va être activée. C’est une pousse qui est décalée dans le temps entre chaque parcelle. Chaque parcelle pousse de manière décalée d’une semaine.
C’est un déclencheur pour la prairie et c’est aussi une préparation au microbiote intestinalede l’herbe. Dans un premier temps, le cheval est toujours au fourrage, et il va nettoyer les prairies des herbes d’hiver. C’est important car dans un premier temps, la prairie démarre quand toute la végétation a accès à la lumière et que la gestion des parcelles est gérée.
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Clôture Standard, 2 demi-lices, 1m50
Ref : B12225-2
Clôture Standard, 3 demi-lices, 1m50
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