Avec l’arrivée du printemps, la saison de concours a commencé. Il est important pour les cavaliers de maintenir leur cheval dans une bonne forme physique. Suivant l’adage «pas de pied; pas de cheval», la longévité du cheval athlète dépend des sols sur lesquels il évolue. La qualité de la carrière sur laquelle il répète ses gammes lors de l’entraînement quotidien est donc primordiale. De même, les pistes de concours sur lesquelles il effectue les efforts les plus violents seront choisies avec attention.
Si la conception des sols équestres détermine en grande partie leur qualité, l’entretien est tout aussi important pour en optimiser l’état au quotidien et la durée de vie.
Les caractéristiques du sol équestre
La première qualité d’un sol équestre (d’extérieur) est sa capacité à évacuer l’excès d’eau. Quoi de pire pour un enseignant comme pour les chevaux que de travailler dans 10 cm de boue? Cette caractéristique du sol peut s’obtenir de deux manières en fonction de la perméabilité de la couche de travail. Si la perméabilité du sable est importante, on évacue l’eau excédentaire par un réseau de drains placés sous une couche drainante continue comme sur le 1er schéma.
Lorsque la perméabilité de la couche de travail est très faible, ce qui est le cas seulement avec les sables les plus fins, on évacue l’eau par la pente de la carrière vers un drain collecteur périphérique ou un caniveau périphérique comme sur la coupe du 2ème schéma ci-dessus ⇑.
La portance est la capacité du sol à résister à la déformation malgré l’utilisation de l’aire d’exercice. Chevaux et poneys au fur et à mesure des passages exercent une contrainte de poinçonnement du sol à laquelle ce dernier ne pourra résister que si sa fondation a été correctement réalisée.
La texture du sol équestre
La texture du sol se caractérise principalement par la plasticité, sa résilience et sa glissance. La plasticité est sa capacité à se déformer en absorbant l’énergie de l’impact du pied sur le sol. Sa résilience est sa propension à reprendre en partie sa forme d’origine après l’impact. Enfin, sa glissance est sa capacité à laisser glisser le pied ou à le bloquer plus ou moins rapidement. La texture du sol est en très grande partie définie par la nature de la couche de travail. Les caractéristiques granulométriques du sable choisi et les éventuels amendements en fibres, copeaux ou liants vont faire évoluer ces paramètres les uns par rapport aux autres et la mise au point d’un mélange doit faire l’objet d’une étude et d’essais approfondis.
La texture du sol sablé relève de l’interaction du substrat et de l’eau. Les microsables en présence d’eau trouvent une cohésion qui dépend de leur granulométrie ainsi que de l’angulosité des grains. L’arrosage fait donc partie intégrante de l’entretien du sol et contribue directement à son comportement.
L’entretien des sols équestres
Une fois le bon revêtement mis en place, l’enjeu va être d’en conserver la qualité aussi longtemps que possible pour mettre à disposition, des chevaux et cavaliers travaillant parfait état. Trois objectifs vont être visés : limiter la dégradation par la matière organique, maintenir le bon taux d’humidité et réaliser un entretien mécanique adapté à la surface.
Limiter la dégradation du sol équestre par la matière organique
On retiendra que la matière organique condamne à terme la couche de travail de tous les sols équestres en sable. En effet, les crottins et feuilles mortes en décomposition vont petit à petit s’immiscer entre les granulats et modifier l’équilibre des forces de frottement ainsi que l’effet de la tension superficielle de l’eau entre les grains de sable. La texture du sol va donc se détériorer avec l’augmentation de la part de matière organique. À terme, il ne répondra plus aux attentes d’origine. C’est pourquoi il est impératif de ramasser au fur et à mesure les feuilles mortes et crottins déposés sur les sols équestres.
Pour prendre conscience de l’ampleur du phénomène, une journée de centre équestre entraîne le déport de l’équivalent de trois brouettes de crottins sur une carrière. En pratique, il convient de mettre à disposition en permanence une poubelle ainsi qu’une pelle et un râteau à crottins sur chaque aire d’évolution. Les cavaliers préalablement avertis prennent rapidement l’habitude de ramasser les crottins de leur monture en fin de séance de travail et la durée de vie de l’investissement est considérablement augmentée.
Maintenir le bon taux d’humidité du sol équestre
Le maintien de la planéité du sol s’obtient par un arrosage judicieux qui permet de limiter le déplacement du sable, et par le passage régulier d’un outil adéquat. On peut limiter l’arrosage des carrières en mélangeant à la couche de travail des copeaux de fibre géotextile dans des proportions qui vont varier en fonction de la qualité du sable. Un conseiller compétent vous permettra d’optimiser votre investissement.
Réaliser un entretien mécanique adapté à la surface
Pour maintenir la planéité de la carrière, on passera une lame ou une poutre pour un sol en sable pur. On utilisera plutôt un outil à dents accompagné d’une lame ou d’un rouleau cage pour un sable fibré. Le but dans ce cas est de réintégrer au sable la fibre qui aura en permanence tendance à remonter à la surface du sable.
On procèdera à l’entretien selon le schéma suivant en passant plus vite pour les tours du centre puis plus précautionneusement pour le dernier tour qui correspond à la piste.
Afin d’éviter la perte de sable ou le mélange avec la terre végétale en bordure de carrière, on en délimitera la périphérie par une bordure. Elle pourra être en béton ou en bois. Cette seconde solution, plus économique et plus sécuritaire, donne d’excellents résultats à condition de choisir un bois de qualité traité classe IV. La bordure dépassera de la surface du sable pour une carrière drainée. Elle affleura la surface du sable pour laisser passer l’eau excédentaire dans le cas d’une carrière imperméable présentant un profil en pente.
À chaque discipline son sol équestre
La FFE répertorie une trentaine de disciplines différentes. Rajoutez à cela les disciplines de course et vous obtenez presque autant de sols sportifs différents. Si les objectifs de certaines disciplines sont clairement différents comme le reining et le trot par exemple, il existe des subtilités de conception et de préparation. On les utilisera pour différencier un sol d’entraînement, qui optimise le confort et l’innocuité, d’un sol de compétition où l’on recherche la performance. La part des surfaces d’évolution dans le coût d’investissement d’une structure équestre est d’environ 30% du coût total. Une attention particulière sera donc portée sur le choix des différents matériaux ainsi que sur leur mise en œuvre. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un spécialiste pour garantir la qualité de la réalisation.
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