Réalisée par YouGov, World Horse Welfare a récemment conduit une étude indépendante sur la perception du bien-être équin par le public britannique dans les sports équestres. Parmi les résultats de cette étude, voici l’une des conclusions les plus parlantes. Un cinquième des personnes ne soutiennent en aucune circonstance la poursuite de l’implication des chevaux dans le sport. Nous allons voir dans cet article en quoi l’opinion du bien-être équin dans les sports équestres est mitigée. Nous aborderons également l’évolution des pratiques équestres en France pour prendre en compte le bien-être des chevaux.
Une opinion mitigée du bien-être équin dans les sports équestres
Quelques statistiques sur le bien-être équin
L’étude conduite par World Horse Welfare représente un véritable signal d’alarme pour l’équitation au Royaume-Uni. En effet, les autres conclusions de cette étude sont :
- 40% ne soutenaient la poursuite de l’engagement des chevaux dans le sport que si leur bien-être s’améliorait,
- 60% ont déclaré qu’il devrait y avoir plus de mesures de sécurité et de bien-être en place dans les sports équestres,
- 16% ont estimé que leur confiance dans la protection du bien-être des chevaux dans le sport avait été affectée négativement au cours des deux à trois dernières années en réponse à la couverture médiatique,
- 52 % ont estimé que le bien-être des chevaux devrait être davantage prioritaire dans les communications
Les polémiques autour du bien-être équin font réagir le grand public
Les évènements de ces dernières années ont clairement affecté la perception du public sur le bien-être des chevaux dans les sports équestres. Nous pouvons citer notamment l’incident des Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo. Celui-ci a eu lieu pendant l’épreuve féminine d’équitation du pentathlon moderne. Sur les images et vidéos parues sur internet, on peut voir un cheval refusant de s’élancer sur le parcours. Sa cavalière, extrêmement tendue, le cravache et l’éperonne en vain, encouragée par son entraîneuse. Celle-ci va même jusqu’à frapper le cheval. Geste qui entraînera par la suite sa disqualification.
Cet évènement, parmi d’autres, crée la polémique autour des sports équestres. Cela amène le grand public à penser que le bien-être devrait davantage être pris en considération dans la filière équine.
L’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) réalise une autre enquête sur le bien-être du cheval, en avril 2013 , cette fois-ci en France sur le site des Haras Nationaux. Menée auprès d’un public de pratiquants amateurs, professionnels et autres passionnés, cette enquête a pour objectif de mettre en lien leur perception du bien-être du cheval et les connaissances scientifiques actuelles sur ce sujet. Elle a notamment fait ressortir que les professionnels de la filière constatent davantage d’évolution des pratiques favorisant le bien être équin par rapport aux amateurs. Ceci peut certainement s’expliquer par le fait que les professionnels sont plus au courant des réglementations. Ils observent aussi plus en détails les évolutions dans la filière.
Une évolution des pratiques
Le bien-être équin au cœur des discussions
Comme l’étude de l’IFCE l’a montré, les professionnels de la filière se rendent bien compte des évolutions dans le sens du bien-être équin. C’est devenu un sujet sociétal et les acteurs du monde équestre se doivent de mieux prendre en considération le bien être des équidés.
D’ailleurs, dans le but de mieux comprendre les préoccupations de toutes les parties prenantes de la filière, une enquête a récemment été mené par la Fédération équestre internationale. En effet, plus de 4500 acteurs du monde équestre y ont déjà participé. L’objectif est de mieux comprendre les différentes perceptions et préoccupations du bien-être équin dans les sports équestres.
Des solutions se mettent en place dans la filière équine
La Fédération Française d’équitation évolue également pour améliorer le bien-être équin. Ainsi, la « Charte pour le Bien-Etre Equin » a été élaborée par la Fédération Nationale du Cheval, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération Française d’Équitation, France Galop, le Groupement Hippique National et Le Trot, et l’Institut de l’Élevage. C’est un engagement des représentants des professionnels de la filière avec une logique « cheval-centré ».
Le label « bien-être animal » identifie également les établissements qui se sont inscrits dans une démarche de progrès concernant le bien-être animal. Par ce label, la Fédération Française d’Equitation souhaite accompagner les centres équestres et valoriser leurs actions en faveur du bien-être animal.
En 2021, l’association loi 1901 à but non lucratif « Jump éthique » est créée. Elle a pour objectif de faire de la bien-traitance animale une exigence éthique du cavalier du sport. Elle fait notamment la promotion des bonnes pratiques, sensibilise, incite en se basant sur les dernières découvertes en éthologie scientifique. Utilisant le canal médiatique des compétitions pour faire passer son message, elle collabore aussi avec des pôles hippiques.
Tout comme ces évolutions dans la filière équine, l’équipe HORSE STOP s’engage pour améliorer le bien-être équin. Nous proposons des solutions grâce à la recherche de produits et de services innovants. Nous travaillons notamment avec notre doctorante éthologue Anna Flamand. Son travail de recherche sur l’influence des contacts sociaux nous permet de concevoir nos projets et nos produits en y intégrant le bien-être équin.
Bibliographie
Enquête sur Grand Prix : « Une enquête de la FEI sur l’éthique et le bien-être des équides suscite une réponse significative«
Enquête sur la médiathèque IFCE: « Enquête sur la perception du bien-être du cheval (2014)«
Article sur le label du bien-être animal à lire sur le site de la FFE « Mention bien-être animal«
Site internet de Jump éthique : https://jumpethique.fr/