Depuis quelques années, le foin ne se distribue plus en vrac, la méthode est passée de mode. La tendance est au slowfeeding qui signifie littéralement « nourrir lentement ». Dans toutes les solutions techniques proposées par les fabricants, le filet petites mailles se taille semble être celle qui s’impose. Alors, mode ou réelle avancé ? Après quelques années de développement, faisons le point sur les avantages et spécificités de ce nouveau mode de distribution du fourrage. Quel filet, quelle maille, quelle taille, quel mode de présentation pour quel effet ?
Le filet petites mailles parmi les slowfeeders
Avec l’influence de la vulgarisation des données scientifiques en éthologie, on a recherché un allongement de la durée d’alimentation pour se rapprocher des 15 h observées en moyenne en conditions naturelles. Sur une alimentation à base de fourrage type foin, le cheval peut attraper de grosses bouchées et mange donc très rapidement. L’idée du slowfeeding est donc de rendre un peu plus compliquée la préhension du fourrage pour ralentir la vitesse d’alimentation. Plusieurs types de slowfeeders ont fait leur apparition sur le marché ou sur les réseaux sociaux au rayon partage bricolage. Il en ressort aujourd’hui que le système le plus simple et efficace est celui du filet. Les systèmes à base de grilles métalliques semblent engendrée une usure prématurée et anormale des dents alors que beaucoup des autres systèmes ne tiennent pas le choc face aux chevaux les plus déterminés. Le filet oui, mais pas n’importe lequel. Plusieurs post Facebook ont circulé montrant les gencives irritées voir même blessées de chevaux mangeant à travers des filets à foin. Les filets à mailles nouées semblent à proscrire. On se cantonnera aux filets à mailles tressées qui présentent moins d’aspérités.
Le foin dans le filet
On se focalise sur le filet mais il ne faut pas pour autant négliger la part du foin. En effet, un foin avec des brins longs et ligneux dons plus raides et rigides sera plus compliqué à extraire de la même taille de maille qu’un foin court et plus souple. De même, un foin issu d’espèces plus raides comme le dactyle ou la fétuque sera plus lent à manger et les chevaux frotteront d’avantage les gencives sur le filet. Enfin, la présence de ronces de chardons, de morceaux de bois, qui peuvent être pressés avec le foin surtout sur les bordures de prairies permanentes peuvent contribuer à irriter les gencives des chevaux.
Les autres effets du filet à foin
En ralentissant la vitesse d’ingestion, le filet a d’autres effets parfois inattendus sur les chevaux. Nous en avons noté deux principaux :
- Les chevaux plus concentrés sur le fait de tirer les brins de foin sont plus calmes et moins enclins aux chamailleries autour des râteliers.
- Les chevaux sensibles aux poussières toussent moins car ils secouent mois le foin. De plus, ils ne peuvent plus « creuser un trou » dans la botte comme on le voit souvent faire sur une botte de foin donnée ad libitum. Ce comportement les amène à respirer directement la poussière du foin et contribue à l’apparition d’emphysème et autres pathologies respiratoires.
Quel filet pour quelle botte et pour quels chevaux
Il est maintenant acquis que les tailles de mailles à choisir sont les suivantes :
- 5 cm pour des chevaux
- 3 cm pour des petits poneys
On a pu remarquer que de trop petites mailles provoquent des réactions de découragement et de frustrations chez certains chevaux qui transforment cette frustration en agressivité. On gardera donc les mailles de 3 cm pour les poneys de taille C et en dessous.
La taille du filet doit correspondre à celle de la botte. Un filet un peu trop petit génère une perte de temps pénible au moment de l’installation. En cas de doute au moment de commander, se rappeler que « qui peut le plus peut le moins ».
Filet à foin et sécurité
Le principal point de sécurité avec les filets à foin et de les utiliser avec un râtelier. Cette consigne est évidemment incontournable lorsque certains des chevaux du groupe sont ferrés. Ils risquent alors fortement de se coincer l’éponge d’un fer dans une maille de filet. De manière générale, l’utilisation de filets à même le sol est déconseillée car un cheval peut toujours finir par se coincer une jambe d’une manière ou d’une autre. Même suspendus, les filets de grande taille finissent en étant progressivement vidés par toucher par terre et constituent également un risque. C’est pourquoi, quoi qu’il arrive, rien n’assure plus la sécurité qu’un râtelier chevaux bien conçu.
Grace à la vulgarisation des connaissances scientifiques sur l’éthologie du cheval non seulement les pratiques équerres évoluent mais les pratiques autour du cheval relatives à la gestion de l’hébergement et de la façon de distribuer l’alimentation évoluent aussi. Le filet à foin petites mailles est certainement l’outil qui s’est le plus vite répandu chez les propriétaires de chevaux non seulement parce qu’il représente un investissement relativement modeste mais surtout parce qu’il ne semble pas du tout être un effet de mode mais plutôt un réel témoin de l’évolution de pratiques qui tendent à la fois vers une meilleure gestion de l’alimentation mais aussi vers une amélioration du bien-être des chevaux.