Avec le retour des beaux jours, les cavaliers apprécient de retourner en concours ou tout simplement de sortir du manège pour retourner travailler leurs chevaux dans des espaces plus grands. La carrière d’équitation, espace d’exercice est aussi un espace de spectacle vers lequel tous les yeux se tournent. Pour que l’équitation reste un plaisir, sa pratique doit se dérouler dans un espace sécurisé. L’état de votre équestre dans l’espace de carrière fait partie des points indispensable à regarder.
La lice : un organe de sécurité
La lice constitue la séparation de l’espace entre une aire d’évolution fréquentée par des chevaux (montés ou non) et la zone de circulation des personnes ou des véhicules. Elle est un élément de sécurité fondamental. La jurisprudence sur les accidents mettant en cause les lices de carrière, s’appuie sur les recommandations IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation).
Dans les établissements recevant du public, il appartient au gérant de garantir les moyens assurant la sécurité des équitants et des visiteurs. À ce titre, la lice de carrière a pour fonctions : de protéger les spectateurs à l’extérieur de la carrière. C’est la solidité du dispositif qui garantit cette caractéristique. Un cheval ou un poney échappé dans la carrière doit être arrêté par la lice.
Il incombe de protéger les cavaliers qui viendraient à chuter contre ou sur la lice. Elle ne doit présenter aucune aspérité ou profil contondant. Enfin, de ne pas blesser un cheval qui viendrait à la percuter.
Les caractéristiques de la lice bois
On ne devrait jamais installer les lices réalisées avec des rubans ou des cordons de clôture. Ils n’arrêtent pas un cheval et ne protègent pas suffisamment le public à l’extérieur de la carrière. Ces installations sont dangereuses.
Les lices bois
Les lices bois combinent esthétique et fonctionnalité. Le profil de la lice ainsi que les points stratégiques que constituent les barrières d’entrée sont les éléments clés. En effet les statistiques montrent qu’une forte proportion d’accidents a lieu au niveau de l’entrée de la carrière. Le profil de la lice ne doit présenter aucun angle. On utilise donc une lice ronde avec un diamètre d’au moins 12 cm en lice haute. Les têtes des poteaux ne doivent en aucun cas dépasser de la lice supérieure au risque de blesser gravement un cavalier qui viendrait à chuter à ce niveau.
Si la carrière est fréquentée par des poneys et des chevaux, on installe une seconde lice à mi-hauteur. Son profil doit être arrondi. Un demi – rond est acceptable. La hauteur standard de lice varie entre 1m20 et 1m30. Dans ce même souci de sécurité, les portails d’entrée doivent respecter une continuité horizontale avec la lice. Le système de fermeture doit être utilisable depuis les deux côtés sans dépasser vers l’intérieur de la carrière. La durée de vie de la lice dépendra essentiellement de la qualité du bois. La mise en oeuvre d’un bois classe IV est impérative pour prévenir un pourrissement prématuré car la lice est en contact avec le sol.
Les lices PVC
Les lices PVC ont été conçues pour les hippodromes. Elles sont souples et permettent au cheval qui se fait pousser par le peloton d’être canalisé vers la piste en poursuivant son effort. Elles n’ont pas été pensées pour résister à un cheval qui les percute perpendiculairement. Leur adaptation aux carrières demande donc l’installation d’un rail double et bien que la réalisation soit de bonne qualité, leur prix demeure élevé.
Parlons des sols équestres…
L’autre élément fondamental de la carrière, c’est le sol. Aucune norme ne réglemente la construction des sols équestres et les professionnels se retrouvent souvent perdus au moment d’investir dans la création ou la réhabilitation d’un sol. La compréhension des principaux paramètres qui conditionnent la qualité aide à y voir plus clair. Si la conception des sols équestres détermine en grande partie leur qualité, l’entretien est tout aussi important pour en optimiser l’état au quotidien et la durée de vie.
Les caractéristiques du sol équestre
La première qualité d’un sol équestre (d’extérieur) est sa capacité à évacuer l’eau. Personne n’apprécie les carrières transformées en bain de boue et c’est aujourd’hui un critère de choix important pour les clients. Évacuer l’eau d’un sol équestre peut s’effectuer de deux manières selon la perméabilité de la couche de travail. Si la perméabilité du sable est importante, on évacue l’eau excédentaire par un réseau de drains placés sous une couche drainante continue comme sur le schéma ci-dessous
Lorsque la perméabilité de la couche de travail est très faible, ce qui est le cas seulement avec les sables les plus fins, on évacue l’eau par la pente de la carrière vers un drain collecteur périphérique ou un caniveau périphérique comme sur cette coupe.
Portance du sol équestre
La portance correspond à la capacité du sol à résister à la déformation malgré l’utilisation de l’aire d’exercice. Chevaux et poneys au fur et à mesure des passages exercent une contrainte de poinçonnement du sol à laquelle ce dernier ne pourra résister que si sa fondation a été correctement réalisée. La texture du sol est en très grande partie définie par la nature de la couche de travail. Les caractéristiques granulométriques du sable choisi et les éventuels amendements en fibres, copeaux ou liants vont faire évoluer ces paramètres les uns par rapport aux autres et la mise au point d’un mélange doit faire l’objet d’une étude et d’essais approfondis.
La texture du sol sablé relève de l’interaction du substrat et de l’eau. Les microsables en présence d’eau trouvent une cohésion qui dépend de leur granulométrie ainsi que de l’angulosité des grains. L’arrosage fait donc partie intégrante de l’entretien du sol et contribue directement à son comportement.
Comment entretenir son sol équestre?
Une fois le sol équestre mis en place, l’enjeu va être d’en conserver la qualité aussi longtemps que possible. Trois objectifs vont être visés :
- Limiter la dégradation par la matière organique
- Maintenir le bon taux d’humidité
- Réaliser un entretien mécanique adapté à la surface.
Une dégradation des sols équestres par la matière organique
On retiendra que la matière organique condamne à terme la couche de travail de tous les sols équestres. En effet, les crottins et feuilles mortes en décomposition vont petit à petit s’immiscer entre les granulats et modifier l’équilibre des forces de frottement ainsi que l’effet de la tension superficielle de l’eau entre les grains de sable. La texture du sol va donc se détériorer avec l’augmentation de la quantité de matière organique. À terme, il ne répondra plus aux attentes d’origine.
C’est pourquoi il est impératif de ramasser au fur et à mesure les feuilles mortes et crottins déposés sur les sols équestres. On a coutume de dire qu’une journée de centre équestre entraîne le dépôt de l’équivalent de trois brouettes de crottins sur une carrière. En pratique, il convient de mettre à disposition en permanence une poubelle ainsi qu’une pelle et un râteau à crottins sur chaque aire d’évolution. Les cavaliers préalablement avertis prennent rapidement l’habitude de ramasser les crottins de leur monture en fin de séance de travail et la durée de vie de l’investissement est considérablement augmentée.
Le maintien de la planéité du sol équestre
Le maintien de la planéité du sol s’obtient par un arrosage judicieux qui permet de limiter le déplacement du sable, et par le passage régulier d’un outil adéquat. On peut limiter l’arrosage des carrières en mélangeant à la couche de travail des copeaux de fibre géotextile dans des proportions qui vont varier en fonction de la qualité du sable. Un conseiller compétent vous permettra d’optimiser votre investissement. Pour maintenir la planéité de la carrière, on passera une lame ou une poutre pour un sol en sable pur. On utilisera plutôt un outil à dents accompagné d’une lame ou d’un rouleau cage pour un sable fibré. Le but dans ce cas est de réintégrer au sable la fibre qui aura en permanence tendance à remonter à la surface du sable.
Parlons d’entretien
On procédera à l’entretien selon le schéma suivant en passant plus vite pour les tours du centre puis plus précautionneusement pour le dernier tour qui correspond à la piste.
Afin d’éviter la perte de sable ou le mélange avec la terre végétale en bordure de carrière d’équitation, on en délimitera la périphérie par une bordure en bois. Elle est réalisée avec un bois de qualité traité classe IV. La bordure dépassera de la surface du sable pour une carrière drainée. Elle affleurera la surface du sable pour laisser passer l’eau excédentaire dans le cas d’une carrière d’équitation imperméable présentant un profil en pente.
À chaque discipline son sol équestre
La FFE répertorie une trentaine de disciplines différentes, rajoutez à cela les disciplines de course et vous obtenez presque autant de sols sportifs différents. Si les objectifs de certaines disciplines sont clairement différents comme le reining et le trot par exemple, il existe des subtilités de conception et de préparation que l’on utilisera pour différencier un sol d’entraînement, qui optimise le confort et l’innocuité, d’un sol de compétition où l’on recherche la performance.
Quoi de neuf sur (sous) le sol?
L’innovation en matière de sol équestre est toujours à relativiser car de nombreuses solutions plus ou moins performantes ont vu le jour pour être rapidement abandonnées. L’arrosage est un poste sur lequel les attentions se portent ; en effet, il est considéré comme coûteux, contraignant. Deux innovations ont fait leur apparition au catalogue Horse Stop :
1- Le procédé de subirrigation Aqua + qui apporte uniformément la dose d’eau nécessaire au sol tout en limitant fortement l’évaporation. Un réseau de goutte à goutte serré est installé sous la protection d’une infrastructure en dalles de stabilisation drainante. L’arrosage est commandé par un programmateur et l‘aire d’évolution est utilisable même pendant l’arrosage.
Les cavaliers ne s’en rendent même pas compte. L’eau se diffuse dans le sable par capillarité. Ce procédé est adapté à toutes les pratiques de l’entrainement jusqu’à la compétition de haut niveau (voir l’article « L’irrigation de demain, AQUA PLUS ») .
2- Amortisol résout le problème de l’arrosage : il fonctionne sans eau… et sans sable. Ce sol est intégralement composé de copeaux de feutre sur une épaisseur de 15 à 20 cm. Il ne génère donc aucune poussière. Souple, il est adapté à l’instruction, au dressage et à l’entrainement en CSO jusqu’à environ 1 m. Comme il est souple, il ne procure pas de «frappe» et ne répond pas aux attentes d’un sol de compétition mais apporte toutes les garanties en matière de sécurité et de confort.
De plus, il est très facile à installer et quasi sans entretien, ce qui en fait un produit particulièrement apprécié par les centres équestres (voir l’article « Amortisol, zéro arrosage & zéro entretien »).
LA PART DES SURFACES D’ÉVOLUTION DANS LE MONTANT D’INVESTISSEMENT D’UNE STRUCTURE ÉQUESTRE REPRÉSENTE GÉNÉRALEMENT 30% DU COÛT TOTAL.
Le mot de la fin sur le sol équestre dans la carrière d’équitation
Les choix de techniques et matériaux doivent donc s’effectuer au terme de démarches rigoureuses accompagnées par des techniciens spécialisés et compétents. On déplore encore trop souvent des réalisations dont la qualité finale n’est pas au rendez-vous du fait de mauvais choix techniques. Nous avons la chance de bénéficier en France d’experts sur la question qui sauront vous accompagner afin que vos investissements donnent entière satisfaction.
Produits en lien
Herse de carrière multisurfaces
Ref : HERS24MLT
Copeaux fibre de géotextile
Ref : CFIB
Herse multisurfaces 2m20 HORSE STOP
Ref : HERSW22
Mélange Géotextile et fibre monobrin
Ref : CFIB30