HORSE STOP® a interviewé Anne Laure VEYSSET, conseillère du Réseau Equin depuis 2017 au sein de la Chambre d’Agriculture de la Charente
HORSE STOP® : Qu’est-ce que le Réseau Equin des Chambres d’Agriculture ?
Anne-Laure VEYSSET :
Le Réseau Equin a été créé en 2007 pour accompagner le développement de la filière équine récemment reconnue comme filière agricole. Ce Réseau est un dispositif partenarial qui s’appuie sur le suivi d’exploitations équines. II est constitué d’une quinzaine de conseillers répartis sur toute la France. Ils sont issus soit des Chambres d’agriculture, soit du Conseil des Chevaux ou encore pour la nouvelle période 2020-2024 de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation. Ce réseau est animé par l’Institut de l’Elevage et financé par le Fonds Eperon. Son objectif est d’analyser le fonctionnement des exploitations et de comprendre leurs facteurs de réussite pour élaborer des références et proposer aux exploitants des pistes de progrès.
Quels types de structures sont concernés par votre suivi ?
A-L.V : Un peu tous les types de structures, les centres équestres, les structures de pensions, les centres de tourisme équestre, les élevages de chevaux de trait. Nous sélectionnons des exploitations représentatives, viables et vivables afin d’analyser leurs résultats économiques, la nature des installations présentes et de créer des références.
Pourquoi avoir réalisé des études sur le concept de l’écurie active ?
A-L.V : Notre but est de conseiller et d’accompagner les porteurs de projets. Si des trajectoires d’exploitation différentes et innovantes sont existent nous sommes particulièrement attentifs et curieux de ces solutions. Le concept de l’écurie active en est le parfait exemple. Ce mode d’hébergement qui met le bien-être du cheval et des exploitants au cœur de l’organisation nous a forcément interpelés. Nos visites de sites notamment aux Ecuries de Lisors tenues par Pascal Frotiée nous ont convaincus que ce concept totalement novateur valait la peine d’être exploré. Nous avons donc réalisé 2 premières fiches sur les écuries actives dans le cadre d’un travail sur l’étude de nouvelles trajectoires d’exploitations « Repérer et découvrir de nouvelles trajectoires d’exploitation » sur des écuries actives.
Quelles sont les motivations qui ont poussées les propriétaires à opter pour le concept E.A ?
A-L.V : En premier lieu le bien-être animal et humain, c’est vraiment l’argument principal qui revient. Les personnes qui ont franchi le pas sont ravies, elles sont unanimes quant à l’amélioration de leurs conditions de travail et au changement du comportement des chevaux. Les chevaux sont beaucoup plus sereins, leurs besoins en interactions sociales sont satisfaits, ils peuvent se mouvoir de façon tout à fait autonome et naturelle. La distribution automatisée de l’alimentation et notamment du concentré, est vraiment un très gros avantage. Non seulement le cheval peut manger la quantité qui lui est réellement nécessaire, mais en plus la ration est répartie tout au long de la journée ce qui correspond complètement à son mode d’alimentation naturel. En effet, un cheval passe la majorité de son temps à manger et à se déplacer. Ils peuvent se reposer, se rouler, jouer ou simplement se déplacer d’un point d’intérêt à un autre, bref un vrai confort pour le cheval. Pour les gérants ou les propriétaires ce mode d’hébergement permet un gain de temps important qu’ils peuvent réattribuer à des tâches plus lucratives ou à l’observation de leurs chevaux. Tous font la même remarque ils ont découvert ou redécouvert des comportements chez leurs protégés.
Un autre aspect qui a souvent été relevé c’est la propreté avec les zones stabilisées, les chevaux restent propres ce qui est agréable autant pour le cheval que pour les cavaliers.
En termes de rentabilité quels sont les résultats de vos études ?
A-L.V : Nous avons peu de recul sur ce système nouveau et cette année a été très particulière il est donc un peu délicat de comparer ou d’analyser très précisément cet aspect. Cependant d’après Pascal Frotiée qui bénéficie de plusieurs années de recul il est indéniable que la rentabilité est au rendez-vous. Comme je vous l’ai indiqué, les propriétaires affirment qu’ils passent beaucoup moins de temps sur des tâches non rémunératrices comme l’entretien, la conduite des chevaux au prè ou au paddock. Ce temps peut donc être consacré à des activités, qui elles, seront génératrices de revenus. Cependant, passer au mode d’hébergement en écurie active demande de bien préparer son projet et ses clients comme pour n’importe quel projet. L’objectif du Réseau Equin étant de suivre ce nouveau mode d’hébergement afin d’acquérir des références.
Recommanderiez-vous le concept d’écurie active ? Dans quels cas ?
A-L.V : Je pense que pour envisager de créer une écurie active ou de transformer une structure existante en écurie active il faut tout d’abord être convaincu par le concept. Il est nécessaire que le bien-être du cheval soit vraiment la motivation centrale de la démarche. Ensuite, ce mode d’hébergement ne convient pas à tous les chevaux, vous avez d’ailleurs vous-même, bien que fervent défenseur de ce concept, précisé ce point. Ensuite je pense qu’il convient d’avoir une bonne santé économique car comme pour toute création de structure équestre, l’écurie active nécessite des investissements. Lorsque la mise en œuvre des travaux peut être réalisée en autonomie c’est toujours un facteur d’économie non négligeable. Un point très positif de l’écurie active c’est qu’elle est très facilement modulable et évolutive ce qui permet justement d’adapter le budget et de la faire grandir au fur et à mesure. L’accès contrôlé aux prairies est également un atout, on peut protéger ces dernières si besoin et donc les optimiser
Comment les Chambres d’agriculture peuvent-elles aider les porteurs de projet d’E.A
A-L.V : Nous disposons d’une base de connaissances et d’une solide expérience acquise au fil du temps pour accompagner les porteurs de projet. Nos conseillers sont formés et possèdent des compétences variées pour aider dans les analyses techniques, économiques et sociales. Nous pouvons également leur proposer des accompagnements sur leur stratégie commerciale. Le marketing est un domaine souvent peu ou pas du tout maîtrisé par les structures équestres mais de nos jours il est pourtant indispensable de ne pas négliger ce point pour optimiser les délais de retour sur investissement ou tout simplement booster son CA.
Quel est votre ressenti personnel sur le concept E.A
A-L.V : Je suis plutôt favorable à ce concept car contribuer au bien-être animal et dans ce cas précis à celui des équidés répond aux enjeux actuels de nos sociétés. En plus je suis convaincue que cela contribue également au bien-être des personnes qui gravitent autour des chevaux. Des chevaux apaisés c’est synonyme de risque de blessures réduits pour les chevaux comme pour les cavaliers.
Je pense qu’il est important de bien se faire accompagner lors de la conception d’un tel projet par des professionnels des chambres d’agricultures pour toute la partie économique et sociale ou marketing, mais aussi par des professionnels du « concept écurie active » pour optimiser les plans et le matériel nécessaire.
Chez HORSE STOP grâce à notre équipe pluridisciplinaire composée de notre bureau d’études, de notre ingénieur éthologue et expert en agencement équestre, de notre architecte, nous pouvons vous apporter cet accompagner tout au long de votre projet. Nous proposons différentes prestations qui s’adapteront à vos besoins et exigence.