Arrosage carrière et manège : aérien ou sub irrigation

Les aires d’évolution destinées au sport et notamment au jumping et à la compétition nécessitent toutes d’un arrosage. En effet le sol en microsable parfois fibré s’est imposé comme la solution technique la plus propice à la réalisation de performance sportive tout en assurant confort et sécurité aux chevaux. Or, les propriétés physiques de ces sables résultent de leur interaction avec l’eau. L’arrosage est donc indispensable. Comme l’arrosage manuel ou à la tonne à eau sont particulièrement pénibles et chronophage, l’arrosage automatisé par asperseurs était devenu la norme. L’offre se complète aujourd’hui avec une nouvelle technique : la subirrigation. Comparaison des deux principes…

Principes

L’arrosage aérien comprend des arroseurs de type canon situés en périphérie de la piste ou a défaut sur des îlots répartis sur la piste et protégés pour ne pas causer d’accidents. Ils sont inféodés à des électrovannes commandées par un programmateur. L’eau est projetée en l’air pour venir mouiller sur la zone voulue.

L’arrosage par subirrigation Aqua + consiste en un réseau de canalisations goutte à goutte installées sous le sable. L’humidité remonte par capillarité et les canalisations sont protégés par des dalles spéciales. La surface est divisée en secteurs d’arrosage qui couvrent chacun une partie de la carrière. L’arrosage de chaque secteur est régi par une électrovanne. L’ensemble des électrovannes est commandé par un programmateur.

Consommation / homogénéité

Un arrosage aérien consomme sur une carrière en été environ 4 l /m² /j. Le fait d’arroser avec des ½ ou ¼ de cercle oblige à faire des recoupements d’aires d’arrosage et la pluviométrie varie de 1 à 4 selon les zones.

Une subirrigation apporte une quantité d’eau homogène car il n’y a pas de recoupement des secteurs. Elle nécessite 40 % d’eau en moins par rapport à un arrosage aérien.

Avec un arrosage aérien, tout obstacle au jet resté sur l’aire d’évolution le bloque et provoque la formation d’une flaque. Ce phénomène n’existe pas en subirrigation.

Le vent est l’ennemi naturel de l’arrosage car il dévie les jet d’eau et contrarie la portée des arroseurs. C’est pour cela que l’on recommande d’arroser la nuit pendant que le vent est plus calme et que l’évaporation est moindre. Mais surveiller de nuit est plus contraignant.

La subirrigation est insensible au vent. Il fait juste augmenter un peu la consommation d’eau en séchant la surface du sable comme dans toute carrière.

Résultats techniques

En arrosant de façon homogène, la sub irrigation prévient la formation de creux et de bosses observées notamment dans les manèges avec arrosage aérien.

La quantité d’eau apportée est parfaitement homogène et garantit les mêmes conditions de sol pour tous les cavaliers d’un concours ou d’une journée de centre equestre.

L’absence de surplus d’eau en surface limite fortement l’évaporation et la surconsommation.

Flexibilité

Arroser une carrière lorsque les cavaliers l’utilisent n’est possible qu’avec une subirrigation. Ils ne se rendent d’ailleurs pas compte que l’arrosage est en cours. Un arrosage aérien ne peut pas prétendre être aussi discret.

Sensibilité au gel

Quel que soit le système d’arrosage, l’eau gèle à 0°C et il est illusoire de chercher un sol équestre en sable arrosé et antigel. La subirrigation de fait son positionnement en sous-sol permet de gagner quelques degrés par rapport à un arrosage aérien. Par temps de gel, le bon réflexe est de purger. Les deux systèmes bien agencés doivent permettre une mise hors gel facile.

Coût d’un arrosage carrière ou manège

L’infrastructure d’arrosage comprend les éléments d’arrosage proprement dit mais aussi le pompage et la réserve d’eau voire le forage et/ou l’installation de récupération d’eau.

La grosse différence entre les systèmes se fera au niveau du pompage et des canalisations. En effet, plus la carrière est large, plus les arroseurs doivent avoir une grande portée, les diamètres de canalisation plus importants et la pompe plus puissante, ce qui alourdit sensiblement la facture.

En sub-irrigation, des débits pressions modérés suffisent, on fait seulement varier la durée d’arrosage mais ça n’a pas d’importance sur l’utilisation de la carrière praticable même pendant l’arrosage.

Installation

L’arrosage aérien peut s’installer presque n’important quand pendant ou après le chantier de sol équestres proprement dit. Une subirrigation ne s’improvise pas et le chantier s’effectue avant l’installation de la couche de travail. Le travail reste relativement simple et peut être réalisé en grande partie par du personnel non qualifié.

L’exigence technique des cavaliers sur les sols équestres pousse les structures à s’équiper de façon à fournir de bons sols. L’arrosage fait partie intégrante du sol et il doit être à la hauteur tant en terme de résultat technique que de coût en main d’œuvre, en eau et en impact environnemental. La subirrigation est un procédé qui demeure techniquement simple et très performant sur tous ces critères. Un point à réfléchir lors de la construction ou de la rénovation d’une aire d’évolution.

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