La socialisation a-t-elle une influence sur le comportement du cheval adulte ?
Dans ce quatrième épisode des “coulisses de l’innovation”, Arnaud LALLEMAND, expert en aménagement équestre chez HORSE STOP® et Anna FLAMAND, doctorante éthologue chez HORSE STOP®, Université de Tours, sous la direction de Odile Petit), nous présentent les conditions dans lesquelles Anna va mener sa nouvelle étude. Est-ce que les contacts sociaux ont une influence sur le bien-être général du cheval et sur sa performance ? C’est à cette question que celle-ci permettra de répondre. Le but étant de vérifier l’importance de la socialité chez les chevaux, quel que soit leur type d’hébergement.
Quels sont les chevaux qui participent à cette expérimentation ?
Pour cette nouvelle observation, Anna a choisi des chevaux de propriétaires. Il s’agit de chevaux de sport qui font de la compétition en amateurs. Ces chevaux ont toujours eu l’habitude de vivre en box individuel sans contact social avec des congénères. Le but va être de garder ces chevaux en box individuel comme ils en ont l’habitude, mais de leur permettre d’avoir un contact quotidien d’1 heure avec un autre cheval choisi comme “paire”. L’évolution du comportement de ces deux individus sera suivie et étudiée sur plusieurs mois afin de voir si des changements s’opèrent dans leur comportement et dans leur performance suite à cette interaction quotidienne.
Quelles conditions expérimentales ont été mises en place pour répondre à cette problématique ?
Cette étude est menée avec une structure mobileplacée 200 mètres de l’écurie afin d’éviter que des facteurs extérieurs ne perturbent leur comportement durant le temps où ils sont mis en contact dans le box de rencontre. Le cadre de l’expérimentation est très contrôlé. Il faut mettre les chevaux observés et les chevaux qui restent au box dans des conditions quasiment similaires afin de faire ressortir uniquement l’effet des contacts sociaux.
Comment les “lots” de chevaux ont-ils été choisis ?
Des tests de tempérament ont été réalisés au préalable pour voir quels chevaux étaient plus peureux et lesquels étaient moins peureux. Comme le fait d’être un peu éloigné de leur écurie peut déjà être une source de stress pour un cheval, les paires ont été composées avec un cheval peureux et un cheval moins peureux pour avoir un équilibre dans le lot et que l’individu plus confiant puisse rassurer son congénère.
Depuis sa cabane de juge transformée en tour d’observation, Anna FLAMAND est un petit peu en surplomb du box de rencontre de manière à pouvoir bien observer ce qui se passe dans le box et au sol et prendre note de toutes les interactions. Celles-ci seront décrites dans une grille préétablie.
Il faut savoir que sur une heure d’interactions potentielles, les chevaux vont peut-être interagir seulement quelques minutes ou de façon assez fractionnée mais le fait qu’ils aient cette possibilité leur donne plus de contrôle sur leur environnement et leur permet d’exprimer ces comportements fondamentaux. Nous souhaitons donc bon travail à Anna et nous attendons les résultats de son étude avec impatience !
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