Quelle est la meilleure méthode pour intégrer un cheval dans un groupe social ?
Dans ce nouvel épisode consacré à la recherche sur la socialisation et le bien-être des chevaux, Arnaud LALLEMAND, expert en aménagement équestre chez HORSE STOP® et Odile PETIT, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), nous présentent la nouvelle phase du projet : l’étude d’un protocole d’intégration d’un nouvel individu dans un groupe social.
Ce besoin du terrain découle du développement de l’hébergement équin en groupe et a fortiori en écurie active où les propriétaires de chevaux comme les gestionnaires de pensions peuvent avoir des moments de doute voire des difficultés lors d’un changement de composition d’un groupe ou lors de l’intégration d’un nouveau cheval. En effet, cette phase constitue le moment le plus « à risque » et peut susciter du stress aussi bien chez l’animal et des appréhensions chez l’humain.
L’objectif de cette étude pilote est donc de comparer deux méthodes et de voir ce qui fonctionne le mieux pour intégrer un nouveau cheval dans un groupe hébergé en écurie active. Ensuite, l’équipe émettra des recommandations et un protocole le plus sécurisant et progressif possible, aussi bien pour le cheval que pour l’homme.
1. Pourquoi ne peut-on pas intégrer un nouveau cheval dans un groupe sans méthodologie ?
Comme nous le rappelle Odile Petit : “On ne peut pas jeter un nouvel individu dans un groupe social et le laisser se débrouiller tout seul.” Les chevaux ont des affinités, ils ont généralement un ou deux partenaires privilégiés. On ne peut donc pas imaginer mettre un individu qui ne connaît aucun cheval dans un nouveau groupe au risque d’aller à la catastrophe et de rater la mise en contact.
Il faut donc réellement se poser la question : “Comment faire pour intégrer au mieux un cheval dans un groupe et que cela se passe bien pour lui et pour les autres membres du groupe ?”
2. Quelles sont les deux méthodes qui seront testées lors de l’étude ?
Durant l’étude, l’équipe coordonnée par Anna Flamand, doctorante au laboratoire de recherche en éthologie dirigé par Odile Petit va tester différents protocoles d’intégration à partir de ce que l’on connaît déjà de la socialité des chevaux et des relations sociales qu’ils établissent entre les chevaux. Le but sera d’abord de comprendre les enjeux de chacune des méthodes et de voir si l’une d’elle se dégage pour donner de meilleurs résultats.
Pour intégrer un nouvel individu dans le groupe, celui-ci sera, e, plus de son intégration traditionnelle via un espace mitoyen du groupe, mis en contact privilégié avec un cheval médiateur. Deux hypothèse vont être comparées en fonction du statut social de ce cheval médiateur :
L’intégration du cheval avec un cheval central
Après avoir établi le sociogramme du groupe, on choisira comme médiateur le cheval qui entretient des relations avec le plus d’individus dans le groupe : un cheval dit “central”. Ce qui fait que, s’il devient copain avec le nouvel individu, celui-ci bénéficiera peut-être du statut social de son « mentor » pour être intégré plus facilement dans le troupeau.
L’intégration du cheval avec un cheval périphérique
Après avoir également établi le sociogramme du groupe l’autre méthode testée consistera à utiliser un cheval périphérique qui a peu d’affinités dans le groupe et qui « a besoin d’un copain ». Le but est de voir si, à deux, ils vont être plus forts socialement pour pouvoir s’intégrer plus facilement dans le groupe.
Très bientôt, Anna Flamand et son équipe pourront donc tirer les enseignements de la comparaison de ces deux méthodes et dire quels sont la avantages et inconvénients de chacune d’elles afin de donner aux gestionnaires de troupeaux plus d’éléments tangibles pour rendre les intégrations plus rapides, plus fluides et plus sécuritaires. La science est en marche pour faire bénéficier les exploitants de structures équestres de critères observables et mesurables plus fiables afin d’assurer le bien-être des chevaux. C’est un enjeu majeur de la filière équestre de demain et c’est la raison d’être de cette étude. Cela s’annonce passionnant !
Pour en savoir plus sur le concept d’écurie active, le bien-être des chevaux et l’ensemble des solutions techniques que nous développons, retrouvez l’intervention d’Arnaud Lallemand et de Stéphanie Duguay lors des premières rencontres Bien-être Equin et mieux être Humain en collaboration avec Rylife.
Si vous avez des questions, si vous désirez plus de renseignements sur les recherches effectuées en partenariat avec le CNRS ou si vous voulez simplement discuter de votre projet d’aménagement équestre, contactez-nous !
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